Alors que les formations aux enjeux du développement durable se multiplient, certaines penchent dangereusement du côté du greenwashing. Pour lutter contre ce fléau, l’association Sulitest lance un certificat accrédité pour créer un standard international de connaissances.
“Nous sommes en train de créer une sorte de Toefl du développement durable !”, se réjouit Jean-Christophe Carteron, président de Sulitest, une association accréditée par l’Unesco. Sulitest propose déjà un test pour évaluer les connaissances d’un individu sur la durabilité, mais l’ONG veut aller plus loin. Elle lance ainsi un certificat reconnu, baptisé Task (The Assessment of Sustainability Knowledge). “Le but est d’uniformiser les connaissances et de pouvoir revendiquer un niveau sur un CV”, précise l’ancien directeur développement durable de Kedge Business School.
“Aujourd’hui beaucoup d’universités ou de grandes écoles proposent des options, des modules, ou des spécialités en développement durable mais il y a aussi beaucoup de greenwashing”, déplore Jean-Christophe Carteron. Pour éclairer les étudiants, les professionnels, les professeurs et un maximum de monde, l’entrepreneur veut donc “fabriquer un standard pour certifier un niveau de connaissance et le rendre comparable d’un pays à l’autre.” Ainsi Sulitest Impact va créer “un certificat en ligne, accessible et facile à mettre en place, mesurant de manière fiable et comparable un niveau de connaissance en développement durable”, indique Sulitest dans un communiqué.
Créer une acculturation générale
Le certificat “permettra aux individus de prouver un niveau de connaissance auprès de leur futur employeur. Il fournira en outre des données pour mesurer, suivre et piloter l’éducation au développement durable d’un établissement”, ajoute l’entreprise ESS fraîchement créée. Enfin, “il permettra de fournir des preuves à leurs parties prenantes (dans les classements, les accréditations, le recrutement, la marque employeur…)”, explique encore Sulitest. À terme, le but de ce certificat est d’encourager l’ensemble des écoles et des professeurs à tester leurs connaissances pour “créer une acculturation générale autour du développement durable et que ce ne soit plus seulement le domaine réservé d’une poignée d’experts et d’étudiants”, explique Jean-Christophe Carteron.
Pour ce faire, “nous avons signé nos premiers contrats avec des universités, 14 ‘changes leaders’ qui s’engagent désormais à ce que 75% de leurs étudiants passent le certificat dans les 3 ans”, précise-t-il. Le pilote est testé depuis le 31 octobre auprès d’une population d’étudiants et de professionnels. Ensuite, l’outil devrait être en ligne au printemps prochain. Le certificat sera payant. Task est composé de 120 questions organisées selon la Matrice de Connaissance Sulitest, inspirée des 17 objectifs du développement durable (ODD), des travaux sur les limites planétaires (Steffen, W. et al. – 2015) et ceux sur la théorie du Donut (Raworth, 2017).
Près de 250 000 personnes ont déjà passé Sulitest (sans certification). Les utilisateurs sont essentiellement français (40%) et européens (20%). Ils sont principalement étudiants de grandes écoles et universités, ou salariés d’organisations ou d’entreprises soucieuses de cartographier les savoirs, et de sensibiliser les équipes aux enjeux du développement durable. Avec le certificat Task, l’ONG veut augmenter ce nombre et “lancer un mouvement”, espère Jean-Christophe Carteron.
NVTC
6 Comments
Comments are closed.