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Téranga Nature

COP 27 : la Chine prête à indemniser les pays pauvres pour les dommages climatiques

COP 27 : la Chine prête à indemniser les pays pauvres pour les dommages climatiques

La Chine a déclaré être prête à fournir des fonds d’indemnisation aux pays les plus pauvres pour les pertes et dommages causés par le changement climatique, lors de la quatrième journée de la COP27. Une annonce encore floue mais hautement stratégique, à l’heure où la question des « réparations climatiques » déchire pays riches et pays en développement.

C’est une annonce qui promet de faire grand bruit. La Chine se dit prête à contribuer à l’indemnisation des pays les plus pauvres pour les pertes et dommages causés par le changement climatique, a déclaré l’envoyé pour le climat du pays, Xie Zhenhua, à l’occasion de la COP27, organisée en Égypte. Cette décision, prise lors de la journée des finances du sommet international, mercredi 9 novembre, intervient alors que le processus de « réparations climatiques » fait l’objet d’une attention accrue de la part des autorités internationales et de l’opinion publique.

« Ce n’est pas une obligation pour la Chine, mais nous sommes prêts à apporter notre contribution et à faire nos efforts », a déclaré Xie Zhenhua, s’exprimant par l’intermédiaire d’un traducteur. L’envoyé spécial pour le climat de la Chine a également rappelé sa solidarité envers les pays les plus vulnérables au réchauffement climatique, parmi lesquels les membres du Vulnerable Twenty Group (V20), dont certains ont récemment demandé d’annuler leur dette collective de 686 milliards de dollars afin d’investir dans des projets environnementaux. « Nous soutenons fermement les demandes des pays en développement, en particulier les pays les plus vulnérables, pour réclamer des compensations pour les pertes et les dommages, car la Chine est également un pays en développement et nous avons aussi beaucoup souffert des phénomènes météorologiques extrêmes », a déclaré Xie Zhenhua, alors que le pays traverse une des pires sécheresses de son histoire.

Malgré un effet d’annonce marquant, cette nouvelle n’est pas surprenante, selon Emmanuel Véron, géographe spécialiste de la Chine contemporaine. « L’évolution de la politique chinoise sur ces questions environnementales et climatiques est assez significative depuis cinq à dix ans », nous explique le chercheur. Depuis la COP15 de Copenhague, en 2009, la Chine cherche à prouver aux pays émergents et en développement qu’elle est capable de prendre sa part de responsabilité sur des sujets environnementaux.

Une annonce « floue »

Mais, pour l’instant, aucun détail n’a été divulgué par la première puissance économique mondiale quant au potentiel fonds d’indemnisation pour les pertes et dommages causés par le changement climatique. « Globalement, l’annonce reste assez opaque et floue. Il faudra être prudent et suivre l’application de cette même annonce auprès d’autres pays, notamment africains », juge Emmanuel Véron.

Après avoir annoncé, en 2020, viser la neutralité carbone d’ici 2060 et diversifier son mix énergétique, la Chine poursuit ses efforts pour « améliorer son image sur les sujets écologiques », estime Emmanuel Véron. Une stratégie qui s’apparente à du greenwashing, selon l’expert, puisque le pays reste le plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde, loin devant les États-Unis et l’Inde. Par ailleurs, les autorités chinoises sont particulièrement décriées sur la scène internationale pour le développement massif de centrales à charbon sur leur territoire – alors que 368 étaient encore en construction en 2021.

Un fait qui n’a pas empêché Xie Zhenhua de vanter les efforts écologiques de la Chine, affirmant que les autorités chinoises ont déjà versé des milliards de yuans aux pays en développement pour les aider dans leurs efforts d’atténuation du changement climatique. Mais, jusqu’ici, la Chine n’a tenu que peu d’engagements. « On est encore, à ce stade, sur des réalisations concrètes extrêmement faibles, qui ne sont pas tenues ou bien de façade », analyse Emmanuel Véron. 

Réparations et dédommagements, au cœur de la COP27

Finalement, la décision chinoise d’ouvrir un fonds d’indemnisation est davantage un signal envoyé aux États-Unis, avec qui les tensions se sont exacerbées ces derniers mois. En effet, après la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, à Taïwan, en août dernier, la Chine a déclaré qu’elle cesserait toute discussion avec Washington sur le climat, malgré le pacte scellé avec le pays lors de la COP26 à Glasgow, un an plus tôt, pour coopérer dans la lutte contre la crise climatique. 

C’est dans ce contexte particulièrement tendu que l’envoyé spécial des États-Unis, John Kerry, a déclaré que la Chine devait apporter sa propre contribution aux « pertes et dommages », « surtout si elle pense continuer à augmenter ses émissions au cours des 30 prochaines années ». Cet appel au dédommagement a été réitéré, ce mercredi 9 novembre, par plusieurs nations insulaires, menacées de submersion, qui souhaitent que l’Inde et la Chine financent un fonds de compensation climatique, sur le même principe que les 13,5 millions d’euros versés par le Danemark aux pays vulnérables, en septembre dernier.


Emilie Echaroux

U&R

2 Comments

  • ป้าย , 4 octobre 2023 @ 2h02

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