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SENEGAL: TRANSPORT DES BUS TATA, Une révolution « difficile » (Reportage)

SENEGAL: TRANSPORT DES BUS TATA, Une révolution « difficile » (Reportage)

Depuis le début des années 2000, les populations dakaroises ont vu leur offre en transport s’élargir avec l’arrivée des bus Tata. Ils sont venus améliorer tant soit peu le déplacement des populations notamment celles de la banlieue. Reportage.

Le croisement Texaco est l’un des endroits les plus animés de Pikine. Samedi 21 Décembre 2019. Il est 17 heures passées de quelques minutes. Ça grouille de monde à Texaco. Sur la route des Niayes, à l’arrêt des bus tata de la ligne 35, les passagers forment une longue que. Ils attendent que le bus qui va faire plein ouvre ses portes pour qu’ils prennent place. Fatou la trentaine bien sonnée est accompagnée par deux autres jeunes filles. Après plusieurs minutes d’échanges, Fatou nous révèle pourquoi elles ont préféré emprunter la ligne 35. « Nous allons à Ngor. Avec le bus, nous allons payer moins. Mais si vous prenez un taxi à Pikine pour aller à Ngor, c’est sûr que vous allez débourser 4 000 à 5 000 F, à l’aller seulement. Vous convenez avec moi que c’est moins avec les bus tata ». Elle ajoute : « Si vous faites le rang vous aurez la chance d’avoir une place assise. Vous êtes tranquille jusqu’à destination ».

Mais la jeune dame n’a pas manqué de fustiger la surcharge. « le seule problème : ce sont les surcharges. Parfois les bus sont bondés. Et cela n’est pas sûr. J’exhorte les chauffeurs, les receveurs et les contrôleurs à veiller à cela. A faire respecter la charge normale ou du moins faire le maximum pour éviter les surcharges », martèle Fatou.

  1. Cissé est assis en face du bus qui va faire le plein. Il tient une feuille entre les mains. C’est le régulateur de la ligne 35. « Les bus tata ont apporté beaucoup de changements dans le système de transport, surtout en banlieue. Nos bus arrivent dans des endroits où les populations avaient du mal à avoir un véhicule pour se mouvoir. Aujourd’hui si vous voulez allez au Lac Rose par exemple, vous prenez le bus de la ligne 73. Il vous amène jusqu’à destination sans payer beaucoup d’argent. Mais dans un passé récent, c’était impensable d’avoir un véhicule à Pikine qui va vous amener jusqu’au Lac Rose, en un seul trajet », explique M Cissé. Pour lui, aujourd’hui les responsables des bus doivent améliorer les conditions de travail des travailleurs. Du côté de l’Etat, il estime que les autorités doivent se pencher sur les infrastructures routières.

Ndongo Fall Transporteur, Président du Gie Darou Sall et Vice-Président de Aftu.

« Nous avons apporté une révolution dans le transport mais… »

C’est dans le but de renforcer et d’améliorer le transport que le réseau s’est densifié avec l’arrivée des bus tata. Depuis lors, ils font partis du décor. Plus d’un millier de personnes empruntent tous les jours les bus tata, surtout dans la banlieue de Dakar.

 Justement dans cette partie de la capitale, les bus tata jouent un rôle important dans le système de transport, selon Ndongo Fall. « Les bus ont apporté beaucoup de choses dans la banlieue. Avant pour quitter la ville de Guédiawaye pour se rendre à Dakar, les populations rencontraient d’énormes difficultés. Les cars « Ndiaga Ndiaye » et « Car rapide » sectionnaient le trajet. Le client déboursait près de 1 000 F avant d’arriver à Dakar. Mais aujourd’hui, à partir de Guédiawaye vous avez un bus qui vous amène directement à Dakar sans débourser 500 F. Idem à Pikine. De Bountou Pikine, vous pouvez aussi vous rendre à Keur Massar, à Tivaoune Peulh, à Niakhourab en empruntant un seul bus. Beaucoup de jeunes de la banlieue sont aussi recrutés dans les bus comme chauffeurs, receveurs ou contrôleurs. Ils y gagnent honnêtement leur vie. Je pense que c’est une chose importante », souligne le Président du Gie Darou Salam. Ne s’arrêtant pas là, le vice-président de AFTU ajoute : « Nous allons dans des endroits très lointains. A partir de la banlieue vous pouvez trouver un bus tata qui vous amène au lac rose, Diamniadio, Tivaoune Peulh, Niakhourab, Gorom etc. Nous avons apporté une grande révolution dans le transport » , se réjouit M Fall. Cependant à coté il y a des inquiétudes qui demeurent. Elles sont liées à l’arrivée prochaine du Bus rapid transit (Brt). « Le Gie Darou va voir sept (07) de ses lignes supprimées par le Brt. Les autorités nous avaient promis des dédommagements mais jusqu’à présent nous n’avons rien vu. Hormis cela le Cetud nous avait promis des terminus aménagés avec le minimum de commodités. Mais jusqu’à présent nous n’avons rien vu » se lamente M Fall.

Par Tounkang GANO

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