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L’ASSEMBLÉE MONDIALE DE CITOYENS POUR LE CLIMAT, UNE EXPÉRIENCE INÉDITE POUR FAIRE BOUGER LES LIGNES

L’ASSEMBLÉE MONDIALE DE CITOYENS POUR LE CLIMAT, UNE EXPÉRIENCE INÉDITE POUR FAIRE BOUGER LES LIGNES

L’assemblée mondiale de citoyens, lancée officiellement début octobre, a présenté ses premières propositions pendant la COP26 de Glasgow. Parmi elles, il y a la reconnaissance de l’écocide, en écho à ce qu’avait aussi réclamé la Convention citoyenne pour le climat en France. Les 100 citoyens tirés au sort à travers le monde entier doivent travailler jusqu’à la fin de l’année pour répondre à cette question unique mais ô combien complexe : comment l’humanité peut-elle répondre aux crises climatique et écologique d’une manière juste et efficace ?

“Les citoyens doivent être au centre des discussions sur la crise climatique. Chacun d’entre nous compte, chacun a un rôle à jouer” a déclaré Vanessa Nakate, lors de la présentation de la Global Assembly, l’assemblée mondiale de citoyens sur le climat, le 1er novembre à la COP26. La militante ougandaise est devenue la porte-voix de l’Afrique avec un slogan devenu célèbre : “Le charbon ne se mange pas, le pétrole ne se boit pas.” Elle a rappelé que si l’Afrique n’était responsable que de 3 % des émissions globales de gaz à effet de serre, les Africains subissent déjà les conséquences les plus violentes du changement climatique.

Et pourtant, ils ont très peu voix au chapitre. C’est pour y remédier que la Global Assembly a été imaginée, il y a deux ans, et lancée officiellement cette année. Elle regroupe 100 citoyens tirés au sort et représentatifs de la population mondiale. “La mission de cette assemblée citoyenne mondiale ait que tout le monde puisse avoir un siège à la table de gouvernance” résume Eva Sow Ebion, co-fondatrice de The Innovation for Policy Foundation, une organisation à but non lucratif spécialisée dans la démocratie participative basée à Dakar, au Sénégal.

Je n’y connais rien au changement climatique”

Le tirage au sort a eu lieu en deux étapes. Un algorithme a d’abord désigné 100 localisations à travers le monde puis des dizaines d’organisations partenaires locales ont identifié les personnes qui pourraient participer à l’assemblée selon différents critères (âge, genre, niveau d’éducation et préoccupation par rapport au climat) avant un second tirage au sort. “Cela donne un panel très diverse” commente Eva Sow Ebion. On compte 18 Chinois, 17 Africains, 10 Européens, 18 Indiens ou encore 5 Américains. 70 % gagnent moins de dix dollars par jour.

Il y a par exemple Ndiaga, pêcheur sénégalais de 47 ans. “Je n’y connais rien au changement climatique, mais je pêche depuis plus de vingt ans et je vois comment les marais ont changé et même le vent. La pêche est moins abondante, ce qui a un impact sur nos revenus.” Chaque citoyen est accompagné d’un “community host” sur le terrain qui met à disposition un lieu, l’équipement, la connexion et qui assure la traduction des échanges pendant les sessions délibératives. Au travail depuis le 7 octobre et jusqu’au 18 décembre, ces 100 citoyens ont pour mission d’élaborer des propositions pour répondre à une question unique : “Comment l’humanité peut-elle répondre aux crises climatique et écologique d’une manière juste et efficace ?”

Reconnaissance de l’écocide

Si le rapport final est attendu pour mars 2022, une série de premières propositions ont déjà été présentées à la COP26. La plus emblématique concerne la reconnaissance de l’écocide, portée aussi par la Convention citoyenne pour le climat française. “L’écocide doit être codifié comme un crime dans les lois internationales et nationales, applicables aux gouvernements et aux entreprises. Il doit être fermement appliqué parallèlement aux lois existantes sur la protection de l’environnement” propose la Global Assembly.

“La Convention citoyenne pour le climat (CCC) a démonté le préjugé selon lequel les citoyens ne s’intéressent pas à la vie publique”, a déclaré Laurence Tubiana, la directrice de la Fondation européenne pour le climat, coprésidente du comité de gouvernance de la CCC et cheville ouvrière de l’Accord de Paris. “Mais le problème vient plutôt des politiques qui ne font pas confiance aux citoyens. Amener les citoyens à participer aux COP a du sens, la pression des citoyens est indispensable pour faire changer les choses”.

NVTC