En dépit du grand bruit autour du concept, la RSE commence à tourner à vide au Sénégal. Elle est même challengée par le mécénat vert, qui est d’ailleurs l’un des maillons de la démarche.
Bâtie sur le roc du développement durable et de l’éthique citoyenne, la responsabilité sociale ou sociétale est soutenue par les contreforts des contraintes légales et règlementaires. Relevant du souci de répondre non seulement à l’attente de certains tiers, mais aussi et surtout d’adapter les relations avec ceux-ci. Ainsi, dans la situation exigeante de la globalisation, La responsabilité sociétale de l’entreprise est-elle une approche comprise dans le contexte des économies et des entreprises Sénégalaises ? Analyse d’une stratégie jusque-là en déshérence.
L’engagement de ce plan d’action ne se fait pas de façon concrète. Et pourtant, L’absence de responsabilité fait courir des risques aux entreprises. A travers son environnement, l’entreprise vit en permanence avec des tiers (parties prenantes) qui ont des exigences très diversifiées parfois divergentes et qui sont en mesure d’affecter l’activité ou l’organisation de l’entreprise. Elle cherchera donc à élargir au maximum son spectre d’information pour répondre à l’attente des populations et de la planète.
– Un passage obligatoire.
C’est un passage obligatoire, même si dans son essence celle-ci reste facultative. Afin de convaincre les partenaires à déployer des fonds et accompagner les entreprises. Tout de même La démarche se poursuit timidement sur le continent.
Aujourd’hui aucune entreprise soucieuse de l’éthique ne peut faire abstraction de la stratégie environnementale et les moyens mis en œuvre pour atteindre ses objectifs. Elles doivent avoir les capacités de donner une information objective c’est-à-dire les bonnes pratiques mais aussi les mauvaises nouvelles (accidents, objectifs de dépollutions non atteints…) Faisant aussi état des actions menées en faveur de la protection de l’environnement. Cette démarche indépendante et régulière sert d’exemple et permet d’influer sur le cours des choses.
C’est d’abord des raisons d’éthique corrélées à une volonté de dialoguer avec les populations généralement accusées d’être des polluantes que les entreprises africaines veulent montrer qu’elles font des efforts et sont conscientes des problèmes d’environnement soulevés par leurs activités. La publication de rapport dans une économie en pleine croissance cherche à combler un déficit de communication au même titre que les économies matures des pôles développés.
Au Sénégal ,les gestionnaires ou spécialistes des questions de l’organisation ont convaincu certaines entreprises que c’est dans leur intérêt de mettre en place des procédures de conformité ou d’autorégulation, histoire de s’imposer des obligations morales pour la réputation de leurs produits et le bon fonctionnement de leurs industries sur le long terme dans ses rapports internes et externes. Celles-ci doivent être intrinsèquement encouragées par les pouvoirs publics.
A ce titre,l’aspect conceptuel se développe et les entreprises se rendent de plus en plus compte de leurs obligations morales qui se traduisent à un niveau élémentaire de philanthropie. Booster par le référentiel ISO 26000, elles sont une dizaine à soutenir l’initiative et s’engagent dans leurs activités respectives à déployer l’approche RSE. Parmi elles on peut citer la SONATEL qui s’engage souvent dans des activités de réhabilitation du parc forestier et zoologique de hann et l’accompagnement de l’Etat du Sénégal à mettre en place un système de veille pour la mesure de la qualité de l’air.
Le respect des préoccupations d’environnement est l’une des conditions du développement durable acté lors de la conférence de Rio-de-Janeiro en 1992.C’est certainement ce qui a poussé les bailleurs de la Société financière internationale (SFI) une structure de la Banque Mondiale à poser des conditions plus contraignantes à une entreprise comme la Sococim Industries qui a une demande croissante de ciment , s’assurant que les risques environnementaux et sociaux dans les opérations sont bien gérer et bien contrôler. Ainsi pour améliorer de façon significative ses performances environnementales, la Société financière internationale (Sfi) a accordé un prêt de plus de 13 milliards de francs Cfa à la Sococim Industries.
En définitive, l’impertinence de la responsabilité sociétale dans le contexte africain réside dans le non accompagnement des pouvoirs publics. En ce sens, les acteurs de la démarche doivent convaincre et sensibiliser des dirigeants aux enjeux stratégiques socio-économiques intégrant une structuration des considérations relatives aux ressources et à l’environnement dans leurs processus de planification industrielle et de prise de décisions. Cette intégration permettra de réduire graduellement la quantité d’énergie et de ressources nécessaires à la croissance future, en augmentant l’efficacité de l’utilisation des ressources. Ce qui renvoie à sa pertinence.
Par Pape Mbor Ndiaye
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