Le chef de l’ONU a salué mercredi le leadership des pays d’Amérique latine et des Caraïbes en matière d’action climatique.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré qu’il comptait sur ces nations pour envoyer un signal fort à la 26ème Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) et montrer qu’il est possible de parvenir à un avenir résilient et sans émissions.
Il s’est exprimé lors du Dialogue de haut niveau sur l’action climatique dans les Amériques, organisé par le gouvernement argentin. Cet événement virtuel d’une journée a réuni des pays des Amériques pour discuter de leur engagement commun à renforcer l’ambition climatique.
L’événement a lieu moins de deux mois avant la COP26, qui se tiendra du 31 octobre au 12 novembre dans la plus grande ville d’Écosse, Glasgow.
« Nous devons agir ensemble pour sortir de l’impasse actuelle », a déclaré M. Guterres, ajoutant que les pays de la région faisaient déjà preuve d’ambition en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique, même s’ils sont aux prises avec les effets sociaux et économiques de la pandémie de Covid-19.
Il a également promis « le plein soutien du système des Nations Unies pour faire face à la triple menace de la Covid-19, du changement climatique et de la dette ».
Priorités
M. Guterres a souligné trois domaines essentiels qui nécessitent une action immédiate.
Premièrement, maintenir à portée de main l’objectif de 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels. Selon lui, à l’heure actuelle, le monde est « très loin de l’atteindre ».
Il a donné quelques exemples de la manière dont cet objectif peut être atteint, comme la réalisation d’émissions nettes nulles d’ici 2050 et l’abandon progressif de l’utilisation du charbon au plus tard en 2030 pour les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et d’ici 2040 pour tous les autres.
Le chef de l’ONU a également déclaré qu’« une transition juste signifie qu’il faut veiller à ce que les travailleurs des secteurs à forte teneur en carbone et liés aux combustibles fossiles disposent d’options alternatives décentes, soient soutenus pour se recycler et bénéficient de filets de sécurité sociale ».
Adaptation et résilience
Deuxièmement, M. Guterres a demandé une percée en matière d’adaptation et de résilience.
Il a appelé les donateurs et les banques multilatérales de développement à allouer au moins 50% de leur financement climatique à cette fin. Actuellement, seuls 21% y sont consacrés.
Les pays en développement ont déjà besoin d’environ 70 milliards de dollars par an pour s’adapter à ces changements. Ce chiffre pourrait plus que quadrupler d’ici la fin de la décennie.
Enfin, le Secrétaire général a déclaré que les nations développées devaient respecter l’agenda de la solidarité.
« Cela signifie qu’il faut soutenir les pays en développement en matière de vaccins, de dette et de liquidités, ainsi que de financement du climat », a-t-il déclaré.
Pour atteindre cet objectif, M. Guterres a fait valoir que le monde a besoin d’un « plan crédible » pour respecter l’engagement de 100 milliards de dollars pris il y a plus de dix ans, et que les banques multilatérales de développement doivent aligner leurs portefeuilles sur l’objectif de 1,5 degré.
Evénement
L’ouverture de l’événement de haut niveau a également été marquée par les remarques de l’Envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat, John Kerry, ainsi que des chefs d’État d’Amérique latine et des Caraïbes.
L’événement a comporté des interventions de gouvernements, des secteurs privé et financier, de banques de développement, d’universités et d’organisations de la société civile.
Des tables rondes ont été organisées sur des sujets tels que le renforcement des ambitions en matière de climat sur la voie de Glasgow, l’accélération de l’action climatique par la coopération régionale et le renforcement de l’adaptation et de la résilience aux effets du changement climatique.
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