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Téranga Nature

Une transformation profonde des économies et sociétés peut sauver la planète de la catastrophe climatique

Une transformation profonde des économies et sociétés peut sauver la planète de la catastrophe climatique

Le monde se dirige vers une augmentation des températures bien supérieures à l’objectif fixé par l’Accord de Paris de 2015 sur le climat, prévient un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) qui recommande une transformation en profondeur des économies et des sociétés pour éviter une accélération de la catastrophe climatique.

« Les recommandations du rapport d’aujourd’hui sont claires », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. « Mettre fin à notre dépendance aux combustibles fossiles. Éviter de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles. Investir massivement dans les énergies renouvelables ».

« Les engagements envers le net zéro ne valent rien sans des plans, des politiques et des mesures pour les atteindre », a-t-il ajouté. Selon lui, il faut combler l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre « avant que la catastrophe climatique ne nous touche tous ».

COP27 à Charm El-Cheikh

L’avertissement du chef de l’ONU intervient moins de deux semaines avant la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), qui aura lieu à Charm El-Cheikh, en Egypte, où les dirigeants mondiaux discuteront des moyens de faire face à l’urgence climatique.

Le rapport « nous dit en termes scientifiques ce que nous dit la nature depuis le début de l’année à travers des inondations mortelles, des tempêtes et des incendies violents : nous devons cesser de remplir notre atmosphère de gaz à effet de serre, et nous y atteler rapidement », a déclaré Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE. « Nous avons eu l’occasion de procéder à des changements progressifs, mais ce temps est révolu. Seule une transformation en profondeur de nos économies et de nos sociétés peut nous sauver d’une accélération de la catastrophe climatique ».

Mercredi, l’Agence des Nations Unies pour le climat (CCNUCC) a également prévenu que les engagements des Etats sont « très loin » de répondre à l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué pour sa part que les concentrations atmosphériques des trois principaux gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d’azote) ont battu de nouveaux records en 2021.

Électricité, industrie, transports et bâtiments

Le rapport constate que la transformation vers zéro émission nette dans les secteurs de l’approvisionnement en électricité, de l’industrie, des transports et du bâtiment est en cours, mais doit être beaucoup plus rapide. Le secteur de l’approvisionnement en électricité est le plus avancé, grâce à la réduction considérable des coûts de l’électricité renouvelable. Toutefois, le rythme du changement doit s’accélérer parallèlement aux mesures visant à assurer une transition juste et un accès universel à l’énergie.

Dans le secteur du bâtiment, les meilleures technologies disponibles doivent être rapidement appliquées. Dans les secteurs de l’industrie et des transports, les technologies zéro émission nette doivent être développées et déployées. Pour faire avancer la transformation, tous les secteurs doivent éviter de s’enfermer dans de nouvelles infrastructures à forte intensité de combustibles fossiles, faire progresser les technologies zéro émission nette, les appliquer, et poursuivre les changements de comportement.

Les systèmes alimentaires peuvent être réformés

Les domaines d’intervention relatifs aux systèmes alimentaires, qui représentent environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre, comprennent la protection des écosystèmes naturels, les changements de régime alimentaire en provenance de la demande, l’amélioration de la production alimentaire au niveau des exploitations agricoles et la décarbonisation des chaînes d’approvisionnement alimentaire. Les mesures prises dans ces quatre domaines peuvent réduire les émissions des systèmes alimentaires prévues pour 2050 et réduire les niveaux actuels d’émission d’environ un tiers, alors qu’elles pourraient presque doubler si les pratiques actuelles étaient maintenues.

Les gouvernements peuvent faciliter la transformation en réformant les subventions et les régimes fiscaux. Le secteur privé peut réduire les pertes et le gaspillage de nourriture, utiliser des énergies renouvelables et développer de nouveaux aliments à émissions de carbone moindre. Chaque citoyen peut changer son mode de vie et consommer des aliments tout en ayant la durabilité environnementale et la réduction des émissions de carbone à l’esprit, ce qui apportera également de nombreux avantages pour la santé.

Le système financier doit permettre la transformation

La transformation mondiale vers une économie à faibles émissions devrait nécessiter des investissements d’environ 4 000 à 6 000 milliards de dollars par an. Il s’agit d’une part relativement faible (1,5 à 2 %) du total des actifs financiers gérés, mais significative (20 à 28 %) en termes de ressources annuelles supplémentaires à allouer.

La plupart des acteurs financiers, malgré leurs intentions déclarées, ont mis en place des mesures limitées en matière d’atténuation du changement climatique en raison d’intérêts à court terme, d’objectifs contradictoires et d’une reconnaissance insuffisante des risques climatiques.

Les gouvernements et les principaux acteurs financiers devront s’orienter de manière crédible vers une seule direction : une transformation du système financier, de ses structures et de ses processus, impliquant les gouvernements, les banques centrales, les banques commerciales, les investisseurs institutionnels et les autres acteurs financiers.

Le rapport recommande six approches pour assurer la réforme du secteur financier, à mener simultanément :

  • Rendre les marchés financiers plus efficaces, notamment grâce aux taxonomies et à la transparence.
  • Introduire une tarification du carbone, comme des taxes ou des systèmes de plafonnement et d’échange.
  • Encourager des comportements financiers appropriés, par le biais d’interventions de politique publique, de taxes, de dépenses et de réglementations.
  • Créer des marchés pour les technologies à faible émission de carbone, en déplaçant les flux financiers, en stimulant l’innovation et en contribuant à l’établissement de normes.
  • Mobiliser les banques centrales : les banques centrales sont de plus en plus intéressées par la lutte contre la crise climatique, mais des actions plus concrètes en matière de réglementation sont nécessaires.
  • Créer des « clubs » climat de pays coopérants, des initiatives financières transfrontalières et des partenariats pour une transformation juste, qui peuvent modifier les normes politiques et changer le cours du financement grâce à des dispositifs d’engagement financier crédibles, tels que des garanties souveraines.

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