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LA COP28 S’ACHÈVE SUR UN ACCORD VISANT À ABANDONNER PROGRESSIVEMENT LES ÉNERGIES FOSSILES, UNE PREMIÈRE

LA COP28 S’ACHÈVE SUR UN ACCORD VISANT À ABANDONNER PROGRESSIVEMENT LES ÉNERGIES FOSSILES, UNE PREMIÈRE

Un accord a finalement été trouvé ce mercredi 13 décembre à la COP28 de Dubaï. Celui-ci vise à “abandonner progressivement les énergies fossiles”, une première dans l’histoire des COP. Reste de nombreuses failles qu’il faudra combler. 

Les énergies fossiles sont pour la première fois inscrites dans un accord de COP. C’est ce que tout le monde retiendra de la COP28 qui s’est achevée ce mercredi 13 décembre au matin, avec plus de 24 heures de retard. Peut-on alors parler d’un succès ? Certains n’hésitent pas à qualifier l’accord d’historique quand d’autres pointent déjà les nombreuses lacunes du texte. Quoiqu’il en soit, il aura fallu attendre 31 ans pour que les énergies fossiles soient au centre des discussions. Jusqu’ici seule une réduction progressive du charbon avait été actée il y a deux ans à Glasgow.  

La formulation qui a finalement été conservée dans l’accord final laisse sans aucun doute place à l’interprétation, ce qui permet de contenter le plus grand nombre. Il s’agit d’“abandonner (transitioning away, en anglais) progressivement les combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques, de manière juste, ordonnée et de manière équitable, en accélérant l’action au cours de cette décennie critique, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, conformément à la science”. Elle se situe quelque part entre la “sortie” des énergies fossiles, proposée en début de négociations et soutenue par 130 pays développés et en développement, et la “réduction de la consommation et de la production d’énergies fossiles” introduite dans le brouillon de texte lundi 11 décembre et provoquant un tollé.  

“Victoire du multilatéralisme”

Le consensus est le maître-mot au sein de ces instances onusiennes qui doivent parvenir à mettre d’accord près de 200 pays. “L’accord de la COP 28 qui vient d’être adopté est une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique. Le texte appelle pour la première fois à la sortie progressive des énergies fossiles, en cohérence avec l’objectif des 1,5 degrés. C’est la première fois que tous les pays convergent sur ce point”, s’est ainsi félicitée la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.  

“La COP28 marque le début de la fin de l’ère des énergies fossiles. Ce résultat doit être exploité par les gouvernements et les marchés, il marque clairement le début de la fin du charbon, du pétrole et du gaz dans l’économie mondiale et de la croissance massive des énergies renouvelables”, veut croire Linda Kalcher, directrice exécutive de Strategic Perspectives. “Il est clair que l’ère des combustibles fossiles touche à sa fin. Nous n’avons peut-être pas enfoncé le clou dans le cercueil ici à la COP28, mais la fin des énergies sales approche”, confirme également Joab Okanda, conseiller principal pour le climat au sein de Christian Aid.  

Parmi les points positifs à souligner, on peut noter un renforcement du langage utilisé dans le paquet énergétique, des gages donnés à ceux qui soutenaient une sortie pure et simple. Alors que la précédente version se contentait de proposer différentes options avec l’utilisation du verbe “pourrait” (“could”), le texte final “appelle” (“calls”) les Parties à agir tout en tenant compte de leurs situations nationales. Une référence vague à un abandon différencié des énergies fossiles que les pays en développement auraient voulu plus précise.    

“Un résultat tiède”

“Les pays développés ne veulent pas revoir leur mode de vie et nous mettent en danger”, a réagi le délégué bolivien lors de la session plénière, après que le texte a été adopté quelques minutes seulement après le début de la réunion et sans la présence de l’Alliance des petits états insulaires (Oasis). “Les pays développés auraient dû s’engager à sortir des énergies fossiles dès aujourd’hui”, a-t-il ajouté, son allocution recevant une salve d’applaudissements.  

Parmi les autres sujets qui suscitent le plus de critiques, il y a le manque d’objectifs chiffrés notamment pour les renouvelables ou le méthane ou encore la mention du gaz comme “énergie de transition”, main tendue à la Russie mais aussi aux États-Unis. Il y a aussi la trop grande place laissée aux technologies telles que le captage et stockage de CO2, coûteuse et non éprouvée, bien qu’il est fait mention qu’elle doit être utilisée “en particulier dans les secteurs difficiles à réduire”. 

Pour les représentants des petits états insulaires, la COP est donc loin d’être un succès. “Elle nous promettait un exploit historique et ce que nous avons reçu est un résultat tiède avec le franchissement de plusieurs de nos lignes rouges pour la survie. Nos îles méritent plus que de la tiédeur”, a ainsi tancé Joseph Sikulu, directeur général de 350.org Pacifique.

Tous s’accordent à dire en tout cas que le travail ne fait que commencer et se tournent déjà vers le Brésil, qui accueillera la COP30 en 2025, autre moment charnière dans l’Accord de Paris avec la révision des contributions déterminées au niveau national (NDC). Entre temps, la COP29 qui se tiendra en Azerbaïdjan devra quant à elle avancer sur la question des financements, autre grande absente de l’accord de ce jour.

NVTC