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Téranga Nature

DUBAÏ : SCANDALES FINANCIERS ET SEXUELS DERRIÈRE L’AFFICHE TOURISTIQUE À BASE D’IMMOBILIER DE LUXE

DUBAÏ : SCANDALES FINANCIERS ET SEXUELS DERRIÈRE L’AFFICHE TOURISTIQUE À BASE D’IMMOBILIER DE LUXE

#DubaïUncovered (démasquée) et #PortaPotty Gate sont le nom des deux scandales qui ont frappé en quelques jours l’émirat de Dubaï. Ils ont révélé la face sombre, plutôt fangeuse, de ce confetti géographique bling bling qui mise sur son immobilier de luxe et son opacité financière pour attirer les touristes mais aussi de riches visiteurs en quête d’optimisation fiscale.

146 milliards de dollars soit un tiers du marché de l’immobilier du royaume de Dubaï est détenu par des étrangers. C’est le montant établi par l’enquête collaborative “Dubaï Uncovered” (“Dubaï démasquée”) qui rassemble vingt médias internationaux dont Le Monde, sous l’égide du média financier norvégien E24. Elle a pu accéder pour la première fois à une base de données qui liste les 274 000 propriétaires de 800 000 biens immobiliers situés à Dubaï. À titre de comparaison, ce patrimoine immobilier détenu par des étrangers est plus élevé que son équivalent à Londres ou à Paris. 

L’attractivité immobilière de Dubaï repose sur des constructions luxueuses et spectaculaires comme l’île artificielle en forme de palmiers, Palm Jumeirah, qui abrite le plus grand parc aquatique du Moyen-Orient au côté d’hôtels et des résidences de luxe. L’un des responsables russes de haut rang, Alexandre Borodaï ciblé par les sanctions internationales y a par exemple un très grand appartement dans une résidence qui dispose de piscines, de restaurants, d’un héliport et d’un service de sécurité actif vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Paradis fiscal

Certaines nationalités sont très représentées dans la liste de propriétaires immobiliers consultée par les enquêteurs. Les ressortissants indiens concentrent 20 % du total des biens détenus par les étrangers mais on trouve aussi, selon Le Monde 3 256 Français (sportifs, hommes d’affaires, grandes fortunes, etc.) qui possèdent un peu moins de 5 000 propriétés d’une valeur moyenne de 400 000 dollars. On y trouve aussi une douzaine d’Européens impliqués dans des affaires de blanchiment et de corruption.

Dubaï ferme les yeux sur la provenance des fortunes qui investit sur son territoire car c’est un pur paradis fiscal c’est-à-dire qu’il n’a pas plus d’impôt sur le revenu que d’impôt sur le capital ou sur les sociétés. Gabriel Zucman, professeur associé à l’université de Californie à Berkeley, qui dirige l’Observatoire de la fiscalité de l’Union européenne explique au Monde que : “Le risque est que l’immobilier à Dubaï remplace le compte en Suisse comme stratégie d’évasion fiscale ou de dissimulation de patrimoine”. Pour lui, cela devrait amener les régulateurs à intégrer l’immobilier dans les réglementations fiscales car il n’est pas couvert par l’échange automatique d’informations entre États qui sert de base à la lutte internationale contre la fraude fiscale.

Une image écornée

Son attractivité fiscale et ses hôtels de luxe ont fait de Dubaï la destination préférée des influenceurs français, personnalités de la téléréalité et youtubeurs…qui ont massivement fait le déplacement pendant la crise de Covid-19. Le scandale dit #PortaPotty qui a massivement tourné sur les réseaux sociaux depuis le 30 avril a révélé à travers une vidéo scabreuse que certaines influenceuses de la téléréalité qui avaient largement fait la promotion de Dubaï s’y livraient aussi à la prostitution à des tarifs élevés. Ces revenus ne sont pas plus que les autres soumis à l’impôt sur le revenu. 

Morale de ce double scandale : Dubaï va devoir augmenter encore son budget publicitaire pour redorer son blason de luxe en misant une nouvelle fois sur le spectaculaire à l’image de ce clip pour la compagnie aérienne du pays Emirates. Elle a été tournée, en 2021, sur l’immeuble le plus haut du monde, le Burj Khalifa, à 828 mètres de haut. En revanche, l’association de Dubaï à la Coupe du Monde de football organisée au Qatar à l’automne, ne devrait pas améliorer son image. Son offre hôtelière devrait permettre d’héberger l’essentiel des supporters de football venus du monde entier mais de nouvelles violations des droits humains ont été dénoncées début avril par un rapport d’Amnesty International. L’ONG explique que les agents de sécurité y sont soumis à du travail forcé. Evasion fiscale, corruption, prostitution, violation des droits humains, la carte postale des villes ultramodernes gagnées sur le désert et la mer avec des immeubles géants et des piscines à débordement pourrait finir sérieusement écornée !

NVTC