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RAPPORT DU GIEC : LES TECHNOLOGIES D’ÉLIMINATION DU CARBONE ATTIRENT DE PLUS EN PLUS D’INVESTISSEMENTS

RAPPORT DU GIEC : LES TECHNOLOGIES D’ÉLIMINATION DU CARBONE ATTIRENT DE PLUS EN PLUS D’INVESTISSEMENTS

Les maisons-mère de Google ou encore de Facebook accélèrent sur les technologies d’élimination du CO2. Au lendemain de la publication du dernier rapport du Giec, qui met notamment en avant ces solutions, elles ont lancé une initiative pour soutenir financièrement les entreprises du secteur. Le marché des équipements de captage et stockage du CO2 pourrait ainsi quadrupler d’ici 2025. Mais attention, ces technologies ne pourront pas fonctionner dans un monde qui continue à émettre toujours plus de gaz à effet de serre.

Les technologies d’élimination du dioxyde de carbone (EDC) font désormais partie du panel de solutions mises en avant par le Giec, qui a publié le dernier volet de sa sixième évaluation sur le climat le 4 avril dernier. “C’est le premier rapport du Giec à affirmer clairement que l’élimination du CO2 est nécessaire pour atteindre nos objectifs climatiques“, a souligné Steve Smith, à la tête de l’initiative Oxford Net Zero. Ainsi, même dans les scénarios les plus ambitieux en matière de réduction des émissions, pour limiter le réchauffement à 1,5°C ou 2°C, plusieurs milliards de tonnes de CO2 devront être extraites chaque année de l’atmosphère d’ici 2050, affirme le Giec, afin d’éliminer les émissions résiduelles.

Ces technologies peuvent jouer un rôle mais seulement si on sort du “business as usual”. Ça ne marchera pas si on s’imagine qu’on va continuer de profiter d’autant de biens et de services qu’aujourd’hui, au même prix, car ces technologies nécessitent beaucoup d’énergie et coûtent extrêmement cher”, explique Maxence Cordiez, ingénieur et auteur de l’ouvrage pédagogique “Énergies” (éd. Fake or not, Tana)*. “Cela vaut pour tout en matière de transition écologique. On ne pourra pas remplacer tout le parc automobile thermique par des voitures électriques, ni maintenir le trafic aérien actuel en faisant voler tous les avions avec de l’hydrogène”, ajoute-t-il.

En 2021, moins de 10 000 tonnes de CO2 ont été retirées de l’atmosphère

Aujourd’hui, la plupart des technologies d’élimination du CO2 sont, dans le meilleur des cas, encore au stade de projets pilote. En 2021, moins de 10 000 tonnes de CO2 ont été retirées de l’atmosphère, à comparer aux 40 milliards de tonnes émises par an. Mais ces solutions suscitent un véritable engouement dans le secteur de la finance. Quelques jours après la publication du rapport du Giec, les géants de la tech Alphabet, Meta, Stripe et Shopify avec McKinsey ont lancé l’initiative Frontier, visant à accélérer le développement de ces technologies. Ils s’engagent à acheter 925 millions de dollars en élimination du CO2 d’ici 2030, à des entreprises du secteur.

“Ces accords constituent des engagements d’achat de futures tonnes de carbone lorsqu’elles seront livrées, ce qui permettra aux fournisseurs d’obtenir le financement nécessaire pour étendre leur déploiement”, expliquent les entreprises fondatrices dans un communiqué. La société suisse Climeworks, un des leaders du captage direct du CO2 dans l’air, via des sortes d’aspirateurs géants, vient d’annoncer avoir levé 650 millions de dollars, au lendemain de la publication du rapport du Giec. Dans une étude publiée mi-mars, le cabinet Rystad Energy estime ainsi que le marché des équipements de captage et stockage du CO2 quadruplerait entre 2022 et 2025, pour atteindre en cumulé plus de 50 milliards de dollars en 2025.

Un potentiel qui reste à prouver

Mais le potentiel pour des projets d’envergure reste à prouver. Les installations de Climeworks en Islande, les plus grandes au monde, éliminent en un an ce que l’humanité émet en seulement trois ou quatre secondes. Au Canada, une usine Shell de production d’hydrogène à partir de gaz fossile, dotée d’un système de captage et stockage du CO2, a finalement émis en quatre ans davantage de CO2 qu’elle n’en stocke. Selon une étude de Global Witness, l’usine a stocké 4,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre, et émis 7,7 millions de tonnes dans le même temps.

D’autres techniques d’élimination du carbone existent à des stades variés d’expérimentation. Amélioration de la capacité des sols à piéger le carbone, conversion de la biomasse en une substance ressemblant à du charbon de bois appelée biochar, restauration des tourbières et des zones humides côtières, ou encore “météorisation augmentée”, une technique qui consiste à broyer des roches riches en minéraux qui absorbent le CO2 pour les répandre sur terre ou en mer. Mais le Giec est ferme. Si ces technologies seront indispensables, leur potentiel est limité pour un coût très élevé. L’urgence reste donc de réduire au plus vite et au maximum nos émissions de gaz à effet de serre.

AFP-NVTC