Les incendies, qui parsèment la planète, ont pris de nombreuses vies et vont coûter des milliards de dollars de dégâts. Mais il est une perte qui est inestimable, c’est celle en matière de biodiversité. Le WWF s’inquiète des conséquences des incendies qui ravagent le bassin méditerranéen et la Russie, pour une partie de la faune sauvage. L’ONG a commencé à en dresser la liste.
Au niveau mondial, les incendies d’origine humaine compromettent la survie de la faune sauvage, tuée ou blessée par le contact direct avec les fumées et les flammes ou qui souffre d’une destruction importante de son habitat”, alerte Margaret Kinnaird, responsable faune au Fonds mondial pour la nature (WWF), auprès de l’AFP. Difficile toutefois de savoir quel sera l’impact exact sur chaque espèce, en particulier celles déjà menacées, complète Craig Hilton-Taylor, responsable de la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de nature (UICN)
France : la tortue d’Hermann
Un violent incendie dans le sud a ravagé pour partie la réserve naturelle de la plaine des Maures, l’un des “derniers spots à abriter la tortue d’Hermann, dernière tortue terrestre d’Europe“, indique à l’AFP Concha Agero, directrice-adjointe de l’Office français de la biodiversité (OFB). La tortue d’Hermann ne vit en France que dans le Var et en Corse. Sa population est estimée à 15 000 tortues dans le Var, dont 10 000 sur la seule réserve. “On espère que comme lors de précédents feux, elle s’est enfouie sous terre et que certaines ne sont que partiellement brûlées“, ajoute-t-elle. Dans le Var des vétérinaires et des pompiers ont monté une opération pour sauver de nombreux reptiles.
Turquie : le lynx du désert, la chèvre sauvage, le lérotin laineux…
Selon les premières observations du WWF, “les forêts et les montagnes des provinces de Mugla et d’Antalya, où résident les espèces iconiques du caracal (ou lynx du désert, un félin) et de la chèvre sauvage égagre, ont subi des dégâts importants“. Ces territoires abritent aussi une espèce endémique de rongeur, le lérotin laineux, poursuit WWF. “Les populations locales de 121 espèces en danger pour Antalya et 87 espèces menacées pour Mugla pourraient avoir été touchées, dont cinq espèces de hiboux, cinq de pics, 21 de reptiles et d’amphibiens“, précise l’ONG.
Grèce : le cerf élaphe, le renard, la bécasse…
Selon WWF, “le nord de l’Attique est la seule zone dans le sud de la Grèce où vit toujours le cerf élaphe, en danger critique d’extinction” dans le pays. Le plus grand cervidé des forêts d’Europe a souffert du braconnage et de la destruction de son habitat. Cette zone abrite aussi deux meutes de loups gris, espèce protégée au niveau européen, et est une zone importante pour les animaux vivant dans les forêts de conifères (renards, écureuils, bécasses).
Italie : le lièvre sarde et les arbres centenaires…
Le parc national de l’Aspromonte, qui s’étend sur une majeure partie de la région de la Calabre, a connu plusieurs incendies. Il abrite, entre autres, un petit rongeur rare endémique de la zone, semblable à un loir, et des arbres centenaires. “En Sardaigne, une des régions les plus riches en biodiversité de la Méditerranée, les flammes menacent aussi la survie de plusieurs espèces endémiques“, s’inquiète WWF, dont le cerf sardo-corse, sauvé de l’extinction dans les années 1980, la perdrix gambra et le lièvre sarde. Les feux ont aussi tué un nombre important de reptiles, dont des tortues bordées, déplore l’ONG.
Russie : le wapiti, le renne sauvage, l’ours…
En Russie, ce sont des grands animaux qui sont en danger comme le wapiti, le renne sauvage, le chevreuil, l’ours brun, le glouton, le lynx et l’écureuil volant et des espèces plus rares comme le cerf porte-musc (reconnaissable à ses deux canines supérieures en forme de longs crocs effilés), le mouflon des neiges, une espèce de marmotte, la grue blanche, la grue noire, le faucon gerfaut, le faucon pèlerin, le pygargue à queue blanche et l’aigle royal, énumère le WWF.
AFP
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