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CRÉER UNE AGENCE INTERNATIONALE DES MINERAIS, UNE SOLUTION POUR UNE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE PLUS RESPONSABLE

CRÉER UNE AGENCE INTERNATIONALE DES MINERAIS, UNE SOLUTION POUR UNE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE PLUS RESPONSABLE

La création d’une Agence internationale des minerais permettrait de réguler le secteur en imposant des standards environnementaux et sociaux. C’est ce que propose le spécialiste Marc-Antoine Eyl-Mazzega alors que la pression sur les minerais et métaux rares est de plus en plus forte. Encore faut-il que dans un contexte géopolitique tendu, des pays comme la Chine, premier producteur mondial, accepte cette nouvelle autorité. 

La transition énergétique s’est lancée sur la promesse d’un monde plus propre, débarrassée des énergies fossiles. Exit le pétrole, les énergies renouvelables prennent le pouvoir. Mais le secteur est englué dans des pratiques environnementales et sociales désastreuses. D’où l’idée, lancée par Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du centre Énergie & Climat de l’Institut français des relations internationales (Ifri) de créer une agence internationale des minerais. “Il en va de la crédibilité de la transition énergétique”, explique-t-il. 

Cette agence pourrait être adossée à l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ou l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Elle permettrait de hausser le niveau des normes environnementales et sociales du secteur. “Cette agence pourrait ainsi créer des standards ESG (environnementaux, sociétaux et de gouvernance) nivelés par le haut”, souligne l’expert. Aujourd’hui, la Chine est en situation de quasi-monopole dans le domaine. Le Vieux continent, tout comme les États-Unis, tente de regagner en indépendance. Les Américains ont relancé la mine de Mountain Pass en Californie, auparavant une des plus grandes mines du monde de production de terres rares, et l’Europe a créé une alliance des matières premières. Si la prise de conscience est là, les décisions peinent pourtant à être prises par Bruxelles.

Tensions géopolitiques

“Les États occidentaux se rendent compte qu’ils sont dans une impasse. Une telle agence permettrait de réunir les pays producteurs et consommateurs, d’établir un cadre institutionnel. Ce n’est pas la pilule magique mais c’est une des solutions de régulation”, avance Marc-Antoine Eyl-Mazzega. Si l’expert soutient que la création d’une telle agence est réaliste, les tensions géopolitiques freinent quelque peu l’enthousiasme.

“Il y a un décalage entre la vision de la Chine par exemple, et celle des États-Unis et de l’Union européenne. C’est éminemment politique. D’autant qu’on touche à des sujets régaliens. Les métaux sont stratégiques, utilisés dans les drones de l’armée par exemple. Il s’agit ici de l’indépendance militaire des États”, explique Karine Samuel vice-présidente rayonnement et relations internationales à l’Université Grenoble Alpes. Si réunir autour de la table les parties prenantes semble compliqué, la nécessité d’avoir des approches plus vertueuses est pourtant indispensable car la pression est de plus en plus forte sur ces métaux. 

“Sortir de la logique de ressources infinies”

Dans ses dernières projections, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que d’ici 2040, avec le développement des énergies renouvelables et de la voiture électrique, le monde consommera 40 fois plus de lithium, 20 fois plus de nickel et 7 fois plus de manganèse. “L’Europe n’a pas le choix, il faut qu’elle sorte de sa léthargie”, appelait en mai dernier dans les colonnes de Novethic le journaliste Guillaume Pitron, auteur de La guerre des métaux rares. “Il faut des solutions plus industrielles avec deux grandes orientations. D’abord l’écoconception, en essayant d’adapter voire de supprimer certains métaux dans la fabrication de batteries par exemple. Puis l’économie circulaire. Il faut sortir de la logique de ressources infinies et mieux anticiper le marché”, défend Karine Samuel. 

Cela sous-entend que le prix de nos téléphones, ordinateurs ou voitures électriques augmente. Car, aujourd’hui, leur tarif ne prend pas en compte leur coût environnemental. Or, pour un téléphone par exemple, il faut compter plus de 70 kg de métaux. Quant à la filière de recyclage, elle est aujourd’hui embryonnaire et freinée par son manque de rentabilité. “Cela coûte plus cher de recycler que d’aller extraire des métaux dans des pays pauvres et de les raffiner”, résume Karine Samuel. 

NVTC

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