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Téranga Nature

Un expert suggère la création d’un fonds pour aider les États touchés par le changement climatique

Un expert suggère la création d’un fonds pour aider les États touchés par le changement climatique

Le Bangladesh ne devrait pas avoir à porter seul le fardeau du changement climatique, a déclaré jeudi un expert indépendant des Nations Unies, appelant à la création d’un fonds international pour aider Dhaka à se remettre des impacts des événements climatiques extrêmes.

A l’issue d’une visite de dix jours dans ce pays d’Asie du Sud pour y examiner l’impact du changement climatique, Ian Fry, Rapporteur spécial de l’ONU sur la protection des droits de l’homme dans le contexte du changement climatique a justifié la création de ce fonds pour dédommager ces pays face aux pertes et dommages subis. Il s’agit  « de financer le redressement des États touchés par le changement climatique ».

« J’ai visité certaines des régions les plus touchées du Bangladesh et il est clair pour moi que le fardeau du changement climatique ne doit pas être porté par le seul Bangladesh », a-t-il affirmé. « Pendant trop longtemps, les principaux pays émetteurs ont nié leur responsabilité dans les souffrances qu’ils causent. Cela doit cesser », a-t-il fait valoir.

Selon l’expert indépendant onusien, les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre ont une obligation claire « de fournir des fonds pour aider les pays très vulnérables comme le Bangladesh à se remettre des effets du changement climatique ».

Des villes, refuges de millions de déplacés du changement climatique

Au cours de sa visite, la question des déplacements liés au changement climatique l’a « profondément troublée ». Le Rapporteur spécial a constaté que des millions de personnes souffrant de difficultés causées par le changement climatique migrent vers les villes à la recherche d’autres opportunités.

« Inévitablement, ces personnes se retrouvent dans les bidonvilles des grandes villes, où leurs droits fondamentaux sont bafoués ». A ce sujet, il a déclaré avoir reçu des informations selon lesquelles « la situation des enfants dans les bidonvilles urbains était particulièrement désastreuse ». « Ils souffrent de taux élevés de malnutrition, d’abandon scolaire, de mariages d’enfants, de travail des enfants et d’abus », a affirmé Ian Fry.

Au cours de sa visite, l’expert des Nations Unies a tenu des réunions en ligne avec des peuples autochtones qui ont exprimé de graves inquiétudes quant à leur avenir, car l’exploitation forestière de leurs terres détruit leurs moyens de subsistance traditionnels. Une situation qui rend plus difficile la recherche d’eau douce, de nourriture et de médicaments.

Le combat des militants de la lutte contre le changement climatique

Selon le Rapporteur spécial, l’exploitation forestière constitue une violation du programme de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) mis en place par le gouvernement du Bangladesh. Le gouvernement refuse de reconnaître que ces communautés sont autochtones, et leur situation critique est donc ignorée, a-t-il ajouté.

M. Fry a également rencontré des militants de la lutte contre le changement climatique qui affirment être persécutés par le gouvernement pour avoir protesté contre la construction de nouvelles centrales électriques au charbon. « Le gouvernement semble utiliser la loi sur la protection numérique pour étouffer la voix des militants du climat. Il s’agit d’une réaction excessive. Les gens ont le droit d’exprimer leurs opinions sans être qualifiés de [terroristes] », a déclaré l’expert.

M. Fry présentera un rapport à l’Assemblée générale des Nations Unies en 2022, axé sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte de l’atténuation du changement climatique. Un rapport complet sur sa visite au Bangladesh sera présenté au Conseil des droits de l’homme en juin 2023.

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