Toutes les rivières sont polluées par des résidus de médicaments, selon une étude.

Une première étude mondiale a évalué l’étendue de la pollution médicamenteuse des rivières dans le monde.

On savait que les résidus de médicaments polluent l’eau des rivières en Amérique du Nord, en Chine et en Europe, mais jusqu’à présent, on ignorait si d’autres zones du globe étaient aussi touchées. C’est désormais chose faite avec cette étude internationale dirigée par l’Université d’York au Royaume-Uni, dont les résultats ont été publiés le 22 février dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS), rapporte l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) qui a participé à l’étude.

Les scientifiques de 86 instituts de recherche dans le monde ont analysé de 2018 à 2022 l’eau de rivière dans plus de 258 sites sur les cinq continents, précise ce communiqué de l’INRAE. Et le résultat ne laisse aucun doute : toutes les rivières ont été contaminées par des résidus médicamenteux, et dans un quart des sites, à des niveaux potentiellement dangereux pour la biodiversité aquatique, précise l’institut de recherche français.

Les pays en développement particulièrement touchés

Des concentrations dangereuses pour l’environnement ont notamment été relevées pour deux antibiotiques (le sulfamethoxazole et la ciprofloxacine), et un médicament utilisé dans le traitement de l’hypertension (le propranolol). Lorsque nous consommons un médicament, des résidus se retrouvent dans les eaux usées qui, au final, finissent dans les rivières – or, leurs impacts sur la faune et la flore sont généralement inconnus et imprévisibles.

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L’étude montre que les niveaux de pollution sont particulièrement élevés dans les pays en développement qui produisent les médicaments, et qui traitent peu leurs eaux usées et leurs déchets, comme le Pakistan et la Bolivie.

Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS)