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L’EUROPE BRÛLE : LES INCENDIES DÉVORENT LE PORTUGAL, LA GRÈCE, LA FRANCE…

L’EUROPE BRÛLE : LES INCENDIES DÉVORENT LE PORTUGAL, LA GRÈCE, LA FRANCE…

C’est la double peine pour l’Europe du Sud. En plus d’être accablée par une chaleur caniculaire, plusieurs méga-feux se propagent au Portugal, en Espagne, en Grèce mais aussi en France avec des milliers d’hectares ravagés dans les Cévennes ou en Gironde. Ces scènes de désolation sont de plus en plus ingérables pour les pompiers alors que le changement climatique va augmenter ces catastrophes. 

C’était en 2020 en Australie. Des méga feux ravageaient l’équivalent de la surface du Danemark provoquant des nuages “cracheurs de feu”. Aujourd’hui, c’est l’Europe du sud qui est dévorée par les flammes. En France, en Gironde, plus de 7 000 hectares de forêts ont brûlé. La situation n’est toujours pas résolue alors que les pompiers affrontent ces incendies depuis le 12 juillet. “Les feux ne sont toujours pas fixés, et malheureusement les conditions sont similaires avec des prévisions de vents pour aujourd’hui”, a expliqué à l’AFP le commandant Matthieu Jomain, porte-parole des pompiers de la Gironde. A Landiras, “on met en œuvre des feux tactiques”, qui consistent à “brûler des parcelles pour créer des zones vierges et juguler l’expansion du feu”.

Jeudi 14 juillet, la vigilance “feux de forêt” est montée d’un cran en Gironde qui est passée en rouge (échelle 4/5), une mesure imitée dans le département voisin des Landes depuis vendredi matin. Ces feux, qui n’ont pas fait de victime, se sont déclenchés au début de l’épisode de canicule qui touche la France depuis lundi 11 juillet, principalement dans l’ouest et le sud. La Gironde est maintenue en vigilance orange “canicule” par Météo France, comme dix autres départements.  Vendredi, les maximales resteront très élevées au sud avec des valeurs proches de 38°C à 40°C, selon Météo France.

Des incendies attisés par la chaleur caniculaire

Toute l’Europe du Sud est terrassée par une vague de chaleur qui amplifie les incendies. En Grèce, cette bataille contre les flammes a fait deux morts mercredi 13 juillet lorsqu’un hélicoptère s’est écrasé en mer alors qu’il tentait d’éteindre un feu de forêt dans l’île de Samos. Au Portugal, dont le centre est ravagé depuis une semaine par des incendies attisés par la chaleur caniculaire, plus de 2 000 pompiers étaient toujours mobilisés pour lutter notamment contre quatre foyers toujours actifs à travers le pays. En une semaine, les feux ont ravagé environ 13.500 hectares, d’après les données disponibles sur le site du système européen d’information sur les incendies de forêt (EFFIS).

En Espagne, l’incendie le plus inquiétant a déjà dévasté au moins 4 000 hectares dans une zone montagneuse à cheval sur les régions d’Estrémadure et de Castille-et-Léon, non loin du Portugal. Plusieurs incendies de moindre importance se sont déclarés en Italie ou en Croatie, selon le système européen Copernicus. Dans la péninsule ibérique, confrontée depuis plusieurs jours à des températures suffocantes, le thermomètre a atteint pour le deuxième jour consécutif des valeurs extrêmes, avec un pic de 45°C enregistré à 17h près d’Avila, dans le centre-ouest.

Le dispositif pourrait craquer avec le changement climatique

Comme le rappellent les scientifiques, ces étés caniculaires et pyromanes vont devenir peu à peu la norme. Il est de plus en plus urgent d’adopter une politique d’adaptation au changement climatique à la hauteur des enjeux. Le chef des pompiers, Grégory Allione, a appelé à un renforcement urgent du système français de lutte contre les incendies, menacé d’être débordé par le réchauffement climatique.  “Il va falloir s’équiper encore plus” car le dispositif pourrait craquer “si on devait être soumis à plusieurs gros départs de feu en même temps sur le territoire”, a-t-il dit à l’AFP.

Ce n’est pourtant pas le changement que prend la France. Comme l’indiquait récemment la journaliste Juliette Nouel sur Linkedin, en seulement 8 ans, les principaux opérateurs publics nationaux dont la mission est l’adaptation au changement climatique ont quasi tous subi des réductions d’effectifs. -20 % pour Météo France, -16 pour les Agences de l’eau, -12 % pour l’Institut national de l’information géographique et forestière… Or, selon l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) aujourd’hui la France n’est pas assez bien armée pour s’adapter aux canicules, incendies, inondation. Il faudrait que la France mette au moins 2,3 milliards d’euros par an sur la table pour rattraper son retard. 

NVTC-AFP