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Téranga Nature

Les zoos européens envisagent d’euthanasier des gorilles mâles pour éviter la surpopulation

Les zoos européens envisagent d’euthanasier des gorilles mâles pour éviter la surpopulation

A l’état sauvage, les gorilles sont en danger d’extinction. Mais alors que leur population ne cesse d’augmenter dans les zoos du vieux continent, l’Association européenne des zoos et aquariums (Eaza) envisagerait d’euthanasier les gorilles mâles afin d’éviter la surpopulation.

Les gorilles des plaines occidentales, les plus petits des quatre sous-espèces de gorilles, sont-ils trop nombreux dans les zoos européens ? Oui, selon l’Eaza. Le Guardian a pu consulter des documents internes à l’association dans lesquelles sont détaillées les différentes options envisagées pour réduire la population de gorilles. Communiqué aux zoos membres de l’association, ce plan d’action indique que la castration et le maintien des mâles adultes célibataires en isolement pendant une grande partie de leur vie seraient des solutions potentielles mais que l’abattage serait “l’outil le plus approprié si l’on parle strictement du point de vue biologique“, admettant toutefois l’impopularité d’une telle mesure.

Le principal inconvénient de cette option est qu’elle est controversée dans de nombreux pays et parfois illégale, dans des circonstances spécifiques. Toute discussion sur l’abattage peut rapidement devenir une discussion émotionnelle, car il est facile d’éprouver de l’empathie pour les gorilles. Le risque est grand qu’une réaction émotionnelle du public et/ou du personnel des zoos et des gardiens, catalysée par les médias sociaux, inflige des dommages aux zoos et aux aquariums.”, détaille ce document.

Relâcher les gorilles dans la nature est-il possible ?

Comme l’indique Le Guardian, la population de gorilles dans les zoos d’Eaza est composée de 463 individus (212 mâles, 250 femelles et un individu de sexe inconnu) répartis dans 69 institutions. “C’est un triste jour pour la communauté zoologique lorsqu’elle envisage d’abattre des gorilles alors qu’il y a une grande opportunité de réinsérer des gorilles sauvages comme la Fondation Aspinall le fait depuis 30 ans, ayant réinséré plus de 70 gorilles.”, s’est ému Damian Aspinall, ardent défenseur de la nature et gérant de plusieurs parcs animaliers en Angleterre, dans le quotidien britannique. Mais la remise en liberté des gorilles est un processus complexe, notamment parce que subsistent trop peu d’habitats dans la nature pour les relâcher en toute sécurité, c’est à dire notamment éloignés des hommes, mais aussi parce que les gorilles peuvent être porteurs de maladies susceptibles d’anéantir les populations sauvages.

Le Dr Ben Garrod, primatologue et professeur de biologie évolutive à l’université d’East Anglia, a reconnu que les abattages pouvaient “avoir leur utilité dans certaines situations“. Mais pour le scientifique, en arrive à de telles extrémités, est un constat d’échec pour ces parcs animaliers. “Ce sont des animaux sociaux, sensibles et cultivés. Nous n’avons pas le droit de les traiter de cette manière comme des animaux de surplus. Élever des animaux de cette manière sans résultat durable et éthique est pour le moins imprudent et doit être abordé.”, a-t-il expliqué dans les colonnes du journal britannique.

L’Eaza reconnaît envisager l’abattage

Un porte-parole d’Eaza a reconnu que l’abattage faisait partie de leur plan pour gérer la surpopulation des gorilles, ajoutant que l’association pourrait soutenir le réensauvagement des primates dans certaines circonstances. “Étant donné que les habitats sauvages des gorilles de plaine sont de plus en plus rares et, pour la plupart, à pleine capacité de charge (c’est-à-dire qu’ils abritent autant de gorilles sauvages que l’habitat peut actuellement en accueillir), tout programme de conservation ex situ responsable doit prévoir des plans d’urgence pour maintenir la population aussi diverse que possible sur le plan génétique et démographique, tout en maintenant un bon bien-être animal. Jusqu’à présent, aucun gorille n’a été abattu et nous ne recommandons pas actuellement le recours à l’abattage – il est peu probable que cela change à court ou moyen terme.”, a expliqué l’Association européenne des zoos et aquariums. Pour l’instant, la castration et l’isolement des mâles sont les seules méthodes utilisées.