Dans une déclaration commune, les Secrétaires exécutives des Commissions régionales des Nations Unies ont appelé vendredi à une coopération régionale renforcée afin de développer des solutions naturelles et technologiques pour capter les émissions de CO2 de l’atmosphère et assurer son stockage à long terme.
« Le renforcement de la gouvernance de l’élimination du dioxyde de carbone pourrait constituer une excellente occasion de concentrer et d’aligner les efforts régionaux et internationaux pour parvenir à une économie circulaire mondiale du carbone », ont déclaré les cheffes des Commissions régionales des Nations Unies dans un communiqué conjoint.
« En travaillant ensemble, l’élimination du dioxyde de carbone a le potentiel de devenir une composante essentielle des options de politique climatique viables pour les régions aujourd’hui et dans les décennies à venir », ont-elles ajouté.
Les Secrétaires exécutives rappelle que le dialogue de haut niveau sur l’énergie qui s’est tenu vendredi est le premier rassemblement mondial sur l’énergie mandaté par l’Assemblée générale des Nations Unies depuis 1981. Il donne à tous les États membres l’occasion de démontrer leurs engagements et leurs actions pour parvenir à une énergie propre et abordable pour tous d’ici 2030 et à des émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050.
« Le temps presse pour éviter une urgence climatique. Les nations du monde entier ne parviennent pas à respecter leurs objectifs et leurs engagements en matière d’énergie durable. Le récent rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) indique que le changement climatique est « généralisé, rapide et s’intensifie », font-elles valoir.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, l’a qualifié d’ alerte rouge pour l’humanité, rappellent-elles.
Décarbonisation
« Tout d’abord, nous devons protéger nos précieux puits de carbone, qui comprennent les forêts, les océans et les zones humides », estiment les responsables.
« Deuxièmement, l’élimination du dioxyde de carbone est essentielle si le monde veut atteindre les objectifs de développement durable universellement convenus », ajoutent-elles.
Les Secrétaires exécutives soulignent que l’élimination du dioxyde de carbone comprend des approches fondées sur la nature, comme la reforestation, et des approches fondées sur la technologie, comme le captage des émissions de dioxyde de carbone des centrales électriques en vue de leur stockage souterrain ou de leur réutilisation.
Tous les pays doivent se fixer des objectifs clairs en matière de décarbonisation. En outre, les gouvernements et les responsables politiques doivent être habilités à soutenir des objectifs ambitieux et immédiats de suppression du carbone.
Selon elles, les pays développés devraient fixer un prix équitable pour les stocks de carbone détenus en tant que biens mondiaux dans les forêts tropicales et les tourbières, y compris l’Amazonie et le bassin du Congo, les écosystèmes de mangroves et de récifs coralliens et les océans, et soutenir les efforts visant à accroître la capacité de ces puits de carbone qui risquent de devenir des sources de carbone avec la dégradation croissante des terres due au changement climatique.
Moderniser les infrastructures
« Les nations industrialisées doivent dès à présent moderniser les infrastructures existantes », font valoir les responsables.
Selon elles, dans les régions côtières, il est possible d’accroître les solutions fondées sur la nature, telles que les forêts de mangrove, afin de soutenir les objectifs d’émissions nettes de dioxyde de carbone et d’atténuer les effets des phénomènes météorologiques extrêmes.
« L’élimination du dioxyde de carbone n’est pas considérée universellement comme une approche viable pour atténuer le changement climatique », regrettent-elles.
Aussi, les Commissions régionales des Nations Unies peuvent jouer un rôle déterminant en réunissant les parties prenantes afin de combler les lacunes existantes en matière de connaissances et de gouvernance dans le contexte des spécificités régionales et nationales et d’examiner les implications et les compromis propres à chaque région d’une action mondiale en matière d’élimination du dioxyde de carbone.
Le partage des meilleures pratiques entre les nations en matière d’élimination du dioxyde de carbone améliore les possibilités de créer des moyens de subsistance durables et inclusifs.
« Les sociétés doivent adopter une approche d’économie circulaire à l’égard du carbone pour pouvoir atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et des émissions nettes de gaz à effet de serre nulles d’ici 2060-2070, afin de maintenir le réchauffement planétaire à 1,5 ℃ », prônent les responsables onusiennes.
« Avoir une bonne compréhension des contributions potentielles de l’élimination naturelle et technologique du dioxyde de carbone étayerait l’appel à une transformation radicale des modes de production et de consommation », font-elles valoir.
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