google.com, pub-1826772013052564, DIRECT, f08c47fec0942fa0
Téranga Nature

LA GRANDE BARRIÈRE DE CORAIL EST TOUCHÉE À 98 % PAR LE BLANCHISSEMENT

LA GRANDE BARRIÈRE DE CORAIL EST TOUCHÉE À 98 % PAR LE BLANCHISSEMENT

Les vagues de blanchissement ont touché presque la totalité de la Grande barrière de corail ces vingt dernières années, alerte une étude scientifique. La Grande barrière est dans un tel état de détérioration qu’elle a failli être classée par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial “en péril” en juillet. Ces phénomènes sont amenés à se multiplier avec le réchauffement climatique.

2%. C’est la proportion de la Grande barrière de corail australienne qui a échappé aux épisodes mortels de blanchissement depuis le premier grand épisode de 1998, selon un article publié début novembre dans la revue scientifique Current Biology. Le blanchissement est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration. Il est dû à la hausse de la température de l’eau, celle-ci entraînant l’expulsion des algues qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments.

La fréquence, l’intensité et l’ampleur des vagues de chaleur marines qui provoquent ce blanchissement ne cessent d’augmenter, souligne le principal auteur Terry Hughes, du Centre d’excellence de l’Australian Research Council (ARC) pour les études sur les récifs coralliens de l’Université James Cook. “Cinq épisodes de blanchissement massif depuis 1998 ont transformé la Grande barrière de corail en un damier de récifs […]”, a déploré le chercheur. 

Des perspectives “très mauvaises”

Les recherches publiées montrent que les coraux déjà exposés à des vagues de chaleur sont moins sujets au stress thermique. Mais le co-auteur Sean Connolly, du Smithsonian Tropical Research Institute, avertit cependant qu’un blanchissement plus fréquent et plus important réduit la résilience du récif corallien. “Le corail a encore besoin de temps pour se rétablir avant un autre cycle de stress thermique afin de pouvoir faire des bébés qui se disperseront, s’installeront et recouvriront les parties appauvries du récif “, a-t-il détaillé.

Des chercheurs ont assuré en juillet que les coraux avaient montré des signes de guérison depuis le dernier blanchissement tout en reconnaissant que les perspectives à long terme de cet écosystème de 2 300 km de long sont “très mauvaises“. Le récif est aussi menacé par des cyclones, plus fréquents avec le changement climatique, et par l’acanthaster pourpre, une étoile de mer dévoreuse de coraux qui a proliféré en raison de la pollution et des ruissellements agricoles.

Patrimoine mondial “en péril” ?

La Grande barrière, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1981, est dans un tel état de détérioration qu’elle a failli être rangée par l’organisation sur la liste des sites “en péril” en juillet dernier.  Les experts et les organismes consultatifs accusaient l’Australie de ne pas avoir atteint ses objectifs en termes de qualité de l’eau et pointaient du doigt un mauvais bilan en matière climatique. La décision était soutenue par des scientifiques, politiques et activistes du monde entier.

Pour contrer ce qu’elle considérait comme un déclassement, l’Australie a fait activement campagne auprès des pays siégeant au Comité. Canberra était allé jusqu’à emmener des ambassadeurs plonger sur la Grande barrière. Le pays avait déjà obtenu un sursis en 2015 au terme d’une campagne de lobbying similaire et en promettant des milliards de dollars d’investissements pour protéger les récifs. Le pays redoute que l’inscription du site sur la liste du patrimoine en péril entame l’attrait touristique du récif qui génère 4,8 milliards de dollars de revenus par an.

AFP