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CRISE CLIMATIQUE ET SANITAIRE : PAS D’ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES AVANT TROIS SIÈCLES

CRISE CLIMATIQUE ET SANITAIRE : PAS D’ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES AVANT TROIS SIÈCLES

Santé, éducation, alimentation, emploi… Les inégalités femmes-hommes se creusent alertent les Nations Unies. Plus pauvres et plus précaires, les femmes subissent de plein fouet les crises mondiales, comme la pandémie, la guerre en Ukraine, mais aussi le changement climatique. Au point de faire repousser de près de trois siècles l’égalité entre les sexes.

Près de 300 ans. C’est le temps qui nous sera nécessaire pour parvenir à l’égalité femmes-hommes, selon ONU Femmes. Dans un nouveau rapport consacré à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) sous le prisme du genre, l’agence onusienne, accompagnée du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES), signale de graves atteintes aux droits des femmes. 

Au rythme actuel des progrèsil faudra jusqu’à 286 ans pour que les lacunes en matière de protection juridique et la suppression des lois discriminatoires soient comblées“, estiment les deux organismes. Il faudra aussi attendre “140 ans pour que les femmes soient représentées sur un pied d’égalité dans des positions de pouvoir et de leadership sur le lieu de travail, et au moins 40 ans pour qu’une représentation égale dans les parlements nationaux soit atteinte“, déclarent-ils.

En cause, “les défis mondiaux, comme la pandémie de Covid-19 et ses séquelles, les conflits violents (…), les attitudes négatives à propos de la santé des femmes“, mais aussi “le changement climatique“, qui exacerbent les disparités entre les genres. Ne disposant au niveau mondial que d’un accès limité à l’éducation, à la terre, ou encore aux ressources financières, les femmes sont en effet particulièrement touchées par les catastrophes climatiques et la destruction des ressources naturelles, menaçant leurs moyens de subsistance, leur santé et leur sécurité.

Le changement climatique renforce les inégalités

Le rapport démontre une inversion inquiétante de la réduction de la pauvreté et une précarisation importante des femmes. En 2021, près de 44 millions d’entre elles ont été déplacées de force. Par ailleurs, selon les projections d’ONU Femmes, environ 383 millions de femmes et de filles vivront dans une extrême pauvreté avec moins de 1,90 dollar par jour d’ici la fin de l’année, contre 368 millions d’hommes et de garçons. 

Une situation alarmante qui les prive de services et ressources essentiels comme l’eau potable ou le combustible. Dans de nombreuses régions du monde, les crises climatique et sanitaire affaiblissent la sécurité alimentaire, notamment en Amérique latine et dans les Caraïbes. Résultat : l’année dernière, une femme sur trois s’est retrouvée en situation d’insécurité alimentaire grave ou modérée. 

Les événements climatiques extrêmes en constante augmentation impactent également la santé et l’éducation, en limitant l’accès aux soins et en exerçant une pression accrue sur les jeunes filles qui doivent souvent être déscolarisées pour contribuer aux travaux agricoles et domestiques. En Inde, dans un quart des foyers ruraux ne bénéficiant pas de l’eau courante, les femmes et les filles consacrent par exemple plus de 50 minutes par jour à la collecte de l’eau, contre quatre minutes par jour pour les hommes, indique le rapport.

Un ODD difficilement atteignable 

Les données montrent indéniablement des régressions dans [la] vie [des femmes]. Plus nous prendrons du temps pour inverser cette tendance, plus le coût s’accroîtra pour nous toutes et tous“, souligne Sima Bahous, directrice exécutive d’ONU Femmes. À noter que ces risques multiples touchent particulièrement les groupes les plus vulnérables, comme les femmes autochtones, les réfugiées, les femmes handicapées ou les personnes issues de la communauté LGBTIQ+, indique le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) dans un communiqué publié en juillet dernier. 

L’égalité des sexes est la base qui permet d’atteindre tous les ODD et [qui] devrait se situer au cœur des intentions de reconstruire en mieux“, estime Maria-Francesca Spatolisano, sous-secrétaire générale à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations du DAES. Mais l’atteinte de l’objectif fixé pour 2030 par l’ONU paraît encore bien loin.

AFP-NVTC