« Sans une planète saine, il ne pourra pas y avoir de droits de l’homme, et si nous continuons sur notre lancée, il risque de ne plus y avoir d’êtres humains », a averti jeudi la cheffe des droits de l’homme de l’ONU, invitant la communauté internationale à « une action urgente et prioritaire » pour prévenir « les effets néfastes des changements climatiques ».
« Il est temps de laisser derrière nous les discours stériles, les promesses non tenues et les engagements rompus », a déclaré la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, à l’occasion de la COP26. A la place, il s’agit d’adopter des lois, de mettre en œuvre des programmes et de financer rapidement et correctement des investissements, et ce sans plus attendre.
D’une manière générale, la Haut-Commissaire estime que seule une action urgente et prioritaire permet d’atténuer ou d’éviter les catastrophes, qui auront des conséquences considérables, et dans certains cas mortelles, sur nous tous, en particulier sur nos enfants et petits-enfants.
Il est temps de passer à une économie durable et à zéro émission de carbone
Face à un tel scénario catastrophe, les gouvernements, les entreprises et les individus ont pour responsabilité commune de prévenir les effets néfastes des changements climatiques sur les droits humains, de les atténuer et d’y remédier.
Une façon pour la cheffe des droits de l’homme de rappeler qu’il est vraiment temps de passer à une économie durable et à zéro émission de carbone. Pour y arriver, il faut arrêter de subventionner les activités dont les effets néfastes sur la seule et unique planète ont été prouvés.
Dans ce combat, elle préconise des modèles économiques respectueux de l’environnement et qui protègent les droits de l’homme. « Nous devons changer de cap dès maintenant, c’est notre seule chance si nous voulons protéger l’humanité », a insisté Mme Bachelet.
« Soyons très clairs : la triple menace des changements climatiques, de la pollution et de la perte de la biodiversité constitue le plus important obstacle aux droits de l’homme de notre époque », a-t-elle fait valoir, invitant les États participant à la 26e Conférence des Parties, qui débute dimanche à Glasgow, à respecter leurs engagements existants en matière de financement de l’action climatique.
Mobiliser des ressources pour les communautés pauvres et marginalisées
A la limite, il s’agit de les « augmenter, et non pas les ignorer pour la deuxième année consécutive ». Pour l’ONU, les Etats doivent immédiatement mobiliser des ressources pour atténuer les effets des changements climatiques et s’y adapter. De plus, les personnes les plus exposées aux risques liés aux effets néfastes des changements climatiques, notamment les communautés pauvres et marginalisées, devraient être les premières bénéficiaires de ces ressources.
Par ailleurs, celles et ceux qui sont directement affectés devraient avoir voix au chapitre, leur participation significative étant déterminante pour garantir une action efficace et équitable. Les États doivent également s’accorder sur des garanties environnementales et sociales, et veiller à ce que les personnes touchées par l’action climatique dans le cadre de l’Article 6 de l’Accord de Paris aient accès à des recours efficaces.
Pour le Haut-Commissariat, il s’agit d’une obligation en matière de droits humains et d’une question de survie.
A noter que le Conseil des droits de l’homme a adopté, en septembre dernier, une « résolution historique » reconnaissant clairement pour la première fois que chaque être humain a le droit de vivre dans un environnement propre, sain et durable.
« Il s’agit d’une avancée remarquable, mais les déclarations de principe doivent se transformer en actions concrètes, assorties de ressources », a conclu Mme Bachelet.
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