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Téranga Nature

Climat : Polémique autour du président de la COP28 aux Emirats arabes unis, PDG d’une compagnie pétrolière

Climat : Polémique autour du président de la COP28 aux Emirats arabes unis, PDG d’une compagnie pétrolière

Le PDG de la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis (ADNOC) a été désigné jeudi 12 janvier président de la 28e conférence de l’ONU sur le climat prévue cette année dans le riche pays du Golfe, suscitant de vives critiques parmi les militants de l’environnement.

Le ministre émirati de l’Industrie, chef du géant pétrolier ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company) et envoyé spécial pour le changement climatique, Sultan Ahmed al-Jaber, sera le premier PDG à présider une COP, selon un communiqué publié par l’agence de presse officielle WAM.

Nous apporterons une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions“, a affirmé Sultan Ahmed al-Jaber, cité dans le communiqué. “L’action climatique est une immense opportunité économique d’investissement dans la croissance durable. Le financement est la clé“, a-t-il ajouté.

Le ministre émirati dirige la compagnie pétrolière nationale depuis 2016 mais aussi Masdar, l’entreprise émiratie d’énergies renouvelables.

600 milliards de dollars par an d’investissements dans le pétrole et le gaz

Les Emirats arabes unis, qui figurent parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, plaident pour une sortie progressive des hydrocarbures. Le pays estime toutefois à plus de 600 milliards de dollars par an les investissements nécessaires dans l’industrie pétrolière et gazière d’ici 2030, pour répondre à la demande.

Sa double casquette lui vaut donc des critiques de la part des militants de l’environnement. “La nomination de Sultan Ahmed al-Jaber à la présidence de la COP28, alors qu’il occupe le poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi constitue un conflit d’intérêts scandaleux“, a réagi Harjeet Singh, de l’organisation Climate Action Network International.

La menace constante des lobbyistes des combustibles fossiles lors des négociations climatiques de l’ONU a toujours affaibli les résultats de la conférence sur le climat, mais cette situation atteint un autre niveau dangereux et sans précédent.”, a-t-il ajouté.

Les lobbyistes du secteur pétrolier et gazier étaient venus en force à la COP27 organisée en novembre 2022 en Egypte, avec un nombre en hausse de plus de 25 % par rapport à la COP précédente à Glasgow, selon les associations. Le contingent le plus nombreux venait des Emirats arabes unis, suivi de la Russie.

Cette édition a permis l’adoption d’une résolution sur l’indemnisation des pays les plus pauvres pour les dégâts causés par le changement climatique. Mais elle n’a pas réussi à faire progresser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir l’objectif de limiter le réchauffement de la planète. Et la question d’une moindre utilisation des énergies fossiles a été à peine mentionnée dans les textes.

Les Emirats arabes unis, 4e plus grand pollueur au monde

Les Emirats ont connu, grâce au pétrole, une croissance fulgurante depuis les années 1970, mais ils cherchent à diversifier leur économie. Le pays – classé quatrième plus grand pollueur au monde par habitant en 2019 par la Banque mondiale – s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050, en misant sur les technologies de capture de carbone et les énergies vertes.

Limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius nécessitera des réductions significatives des émissions, une approche pragmatique, pratique et réaliste de la transition énergétique et une aide accrue aux économies émergentes“, affirme le communiqué publié jeudi, en référence à l’objectif fixé lors des précédents sommets de la COP.

AFP