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CHANGEMENT CLIMATIQUE : LE MONDE POURRAIT DÉPASSER LE SEUIL DE +1,5°C EN DÉCEMBRE 2034

CHANGEMENT CLIMATIQUE : LE MONDE POURRAIT DÉPASSER LE SEUIL DE +1,5°C EN DÉCEMBRE 2034

66 ans d’avance. Alors que l’Accord de Paris fixe la limite du réchauffement à +1,5°C à la fin du siècle, une nouvelle donnée vient bouleverser cette trajectoire. La dernière estimation, issue du programme Copernicus, table sur un dépassement en décembre 2034, au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre. 

Plusieurs études avaient déjà alerté sur le dépassement relativement imminent du seuil de +1,5°C, dont les conséquences seront désastreuses. Pour un suivi de l’évolution de la température mondiale, le programme européen Copernicus a mis au point une application gratuite baptisée Le Moniteur de la tendance de la température mondiale, actualisée tous les mois. Leur dernière estimation est pour le moins alarmante : le seuil de +1,5°C pourrait être dépassé dès décembre 2034.

Ainsi, on s’aperçoit qu’en décembre 2000, le seuil de +1,5°C de réchauffement n’était prévu “qu’en” mai 2045. Une date qui n’a fait qu’avancer depuis avec une accélération à compter des années 2020. En août 2023, le réchauffement global était déjà de +1,23°C, toujours selon Copernicus. “Il est vraiment utile de visualiser où nous en sommes aujourd’hui et où nous pourrions être très bientôt si le réchauffement climatique se poursuit au rythme actuel”, explique Carlo Buontempo, directeur du C3S. “En montrant l’incertitude quant à la hausse future des températures, l’application souligne également qu’il est difficile d’estimer exactement si et quand nous atteindrons la limite de 1,5°C.”

Effacer les tensions géopolitiques

“L’humanité a ouvert les portes de l’enfer”, avait une nouvelle fois tancé Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, lors du Sommet sur l’ambition climatique mi-septembre à New York. “Notre climat implose plus vite que nous ne pouvons y faire face, avec des phénomènes météorologiques extrêmes qui frappent tous les coins de la planète”, mais “nous pouvons toujours construire un monde avec de l’air pur, des emplois verts, et une énergie propre et abordable pour tous”, a-t-il ajouté.

La clé réside dans la sortie des énergies fossiles. À quelques semaines de la COP28, le sommet international sur le climat qui se tiendra aux Émirats arabes unis fin novembre, l’Agence internationale de l’énergie a elle aussi accentué la pression notamment sur les pays développés. Dans son scénario “Net Zero by 2050” actualisé la semaine dernière, elle estime que les économies avancées, telles que les États-Unis et l’Union européenne, vont devoir avancer de cinq ans (de 2050 à 2045) leur objectif de neutralité carbone, et la Chine de dix ans à 2050, pour rester dans les clous de l’Accord de Paris et ainsi donner une chance au monde de limiter le réchauffement planétaire à +1,5°C.

“L’objectif d’un réchauffement de 1,5 °C est toujours à portée de main mais il se heurte à de nombreux défis”, a ainsi mis en garde Fatih Birol, le directeur de l’AIE, à l’ouverture d’une réunion internationale sur le climat et l’énergie organisée à Madrid lundi 2 octobre. Parmi ces défis, “celui qui me semble le plus important est la fragmentation géopolitique du monde, qui constitue un obstacle majeur” pour l’action climatique, a poursuivi Fatih Birol. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et la rivalité croissante entre les États-Unis et la Chine risquent en effet de freiner toute velléité d’accord à la COP28, la COP la plus importante depuis celle de 2015.

 NVTC