« Cette planète est notre unique demeure », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans son message pour la Journée mondiale de l’environnement, qui sera célébrée ce dimanche, avertissant que les écosystèmes de la Terre « ne peuvent pas nous fournir tout ce que nous attendons actuellement d’eux ».
« Nous devons absolument préserver la pureté de son atmosphère, la richesse et la diversité de la vie sur Terre, ses écosystèmes et ses ressources limitées. Mais nous n’y parvenons pas. Nous en demandons trop à notre planète, afin de préserver des modes de vie qui ne sont pas durables. Les écosystèmes de la Terre ne peuvent pas nous fournir tout ce que nous attendons actuellement d’eux », a déclaré M. Guterres.
Il a noté que la Terre n’était pas la seule à en pâtir : « Nous en souffrons aussi ». Selon lui, une planète en bonne santé est indispensable, tant pour ses habitantes et habitants que pour la réalisation des 17 objectifs de développement durable.
La Terre fournit de la nourriture, de l’eau potable et des médicaments, régule le climat et nous protège des phénomènes météorologiques extrêmes. « Il est essentiel de gérer judicieusement la nature et de garantir un accès équitable aux services qu’elle offre, notamment pour les personnes et les communautés les plus vulnérables », a dit le chef de l’ONU.
Dégradation des écosystèmes
Plus de 3 milliards de personnes souffrent de la dégradation des écosystèmes. La pollution cause près de 9 millions de décès prématurés chaque année. Plus d’un million d’espèces végétales et animales risquent de disparaître, pour beaucoup dans les décennies à venir.
En outre, près de la moitié de l’humanité vit dans des zones où le climat pose un danger – ces personnes sont 15 fois plus susceptibles de mourir des effets des changements climatiques, tels que la chaleur extrême, les inondations et la sécheresse. Il y a une chance sur deux pour qu’au cours des cinq prochaines années, la hausse de la température moyenne mondiale dépasse la limite de 1,5 degré Celsius fixée par l’Accord de Paris. Et d’ici à 2050, le nombre de personnes déplacées chaque année par le dérèglement climatique pourrait dépasser 200 millions.
Signaux d’alarme
Selon le Secrétaire général, « nous ne pouvons plus ignorer les signaux d’alarme qui sonnent chaque jour un peu plus fort ». Il a noté que les participants au sommet de Stockholm sur l’environnement cette semaine ont réaffirmé qu’il fallait une planète en bonne santé pour atteindre les 17 objectifs de développement durable.
« Chacun et chacune d’entre nous doit prendre ses responsabilités afin d’éviter une catastrophe due à la triple crise qui conjugue changements climatiques, pollution et perte de biodiversité », a dit M. Guterres, pour qui les gouvernements doivent de toute urgence donner la priorité à l’action climatique et à la protection de l’environnement en prenant des mesures politiques qui favorisent le progrès durable.
« Les entreprises doivent placer la durabilité au cœur de leurs décisions, pour le bien de l’humanité comme pour celui de leur chiffre d’affaires », a-t-il dit, ajoutant que « chacun et chacune d’entre nous doit faire les choix qui comptent, qu’il s’agisse des politiques que nous soutenons, des aliments que nous consommons, des moyens de transport que nous choisissons ou des entreprises à qui nous donnons notre argent ».
« Nous pouvons toutes et tous faire des choix respectueux de l’environnement qui contribueront au changement dont nous avons besoin », a déclaré M. Guterres, notant que les femmes et les filles, en particulier, peuvent être de puissantes agentes de changement.
Le Secrétaire général a déclaré que l’ONU s’engageait de son côté à jouer un rôle moteur dans les efforts de coopération au niveau mondial, « car la seule solution viable est de vivre en accord avec la nature, et non d’essayer de la faire plier ».
Tout le monde doit se mobiliser
La Directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, a rappelé que la journée mondiale est née lors de la conférence des Nations Unies de 1972 dans la capitale suédoise, en partant du principe que « nous devons nous mobiliser pour protéger l’air, la terre et l’eau dont nous dépendons tous… [et] que le pouvoir des gens compte, et compte beaucoup ».
« Aujourd’hui, dans un présent et un avenir de vagues de chaleur, de sécheresses, d’inondations, d’incendies de forêt, de pandémies, d’air sale et d’océans remplis de plastique, il faut plus que jamais agir alors que nous sommes dans une course contre la montre », a-t-elle dit.
Mme Andersen a mis la responsabilité « sur nous tous ». Selon elle, les responsables politiques doivent voir au-delà des élections ; les institutions financières doivent financer la planète et les entreprises doivent prendre en compte la nature.
UN
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