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Téranga Nature

AU PAKISTAN, PLUS DE 1 130 PERSONNES TUÉES DANS DES INONDATIONS MONSTRES

AU PAKISTAN, PLUS DE 1 130 PERSONNES TUÉES DANS DES INONDATIONS MONSTRES

Bâtiments, routes, ponts, terres agricoles… Des inondations exceptionnelles touchent le Pakistan depuis près de trois mois, emportant tout sur leur passage et faisant de nombreuses victimes. Alors que le bilan s’alourdit de jour en jour, le pays, particulièrement vulnérable au changement climatique, a déclaré l’état d’urgence. 

Nous assistons à un océan d’eau qui submerge des quartiers entiers“. Ces mots sont ceux de Sherry Rehman, ministre pakistanaise du changement climatique, face aux inondations catastrophes qui touchent le pays depuis le début du mois de juin. En quelques semaines, le Pakistan a reçu deux fois plus de précipitations qu’habituellement. Dans les provinces du sud les plus touchées, les pluies ont été plus de quatre fois supérieures à la moyenne des 30 dernières années, atteignant par endroit des records, avec plus d’un mètre vingt de pluies tombé depuis juin. La fonte des glaciers est également pointée du doigt. 

Et la situation n’est pas encore prête de s’arranger. L’Indus, principal fleuve du pays menace en effet de sortir du son lit, alimenté par cette mousson “sans précédent“, selon les termes du Premier ministre Shehbaz Sharif. Les habitants de la province du Sindh se préparent à un nouveau déluge, tandis que les autorités prévoient dans les prochains jours l’arrivée de torrents d’eau provoqués par les crues des rivières, aggravant les difficultés de millions de personnes déjà touchées par les inondations.

Un lourd bilan

À ce jour, plus de 33 millions d’habitants, soit un Pakistanais sur sept, ont été affectés par ces phénomènes météorologiques extrêmes et près d’un million de maisons ont été détruites ou gravement endommagées, selon le gouvernement. Le dernier bilan de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes (NDMA), fait état d’au moins 1136 personnes tuées depuis le début de la mousson en juin, 75 étant décédées ces dernières 24 heures.

Pour faire face à cette “catastrophe d’une rare ampleur“, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence et mobilisé l’armée. Dans le nord du Pakistan, des milliers de personnes ont reçu l’ordre le 27 août d’évacuer leurs habitations. Dans la province du Sindh, déjà en grande partie sous l’eau, des dizaines de milliers de personnes vivant dans des zones rurales ont trouvé refuge sur les routes surélevées et les lignes de chemin de fer. Près de Sukkur, des tentes ont été dressées sur deux kilomètres pour accueillir les sinistrés qui continuent d’arriver en bateau, chargés de lits en bois et de vaisselle, seuls biens qu’ils ont pu sauver. “La ville se trouve déjà un mètre en-dessous du niveau du fleuve“, a indiqué le ministre des Ressources en eau Syed Khursheed Shah.

Si la capitale Islamabad et la ville voisine de plus de 2 millions d’habitants, Rawalpindi, ont échappé au pire, les premières conséquences se font déjà sentir : “les approvisionnements sont très limités“, souligne Muhammad Ismail, un marchand de fruits et légumes à Rawalpindi. L’Autorité nationale de gestion des catastrophes a indiqué que plus de 80 000 hectares de terres cultivables avaient été ravagées. “Nos plantations s’étendaient sur 2000 hectares, sur lesquelles le riz de la meilleure qualité était ensemencé“, témoigne à l’AFP Khalil Ahmed, un agriculteur. “Tout ça est fini“.

Une illustration de la crise climatique 

Les responsables pakistanais attribuent ces intempéries dévastatrices au changement climatique, affirmant que le Pakistan subit les conséquences de pratiques environnementales irresponsables ailleurs dans le monde. Le pays est particulièrement vulnérable. Il figure en huitième position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l’ONG Germanwatch. 

Ces inondations surviennent au pire moment pour le Pakistan, dont l’économie s’effondre et qui connaît une profonde crise politique depuis l’éviction du Premier ministre Imran Khan en avril, à la suite d’une motion de censure à l’Assemblée nationale. Le Fonds monétaire international devait se réunir lundi 29 août à Washington pour donner son accord à la reprise d’un programme de prêts de 6 milliards de dollars, essentiel pour la pays, mais il est déjà clair que le Pakistan aura besoin de plus pour reconstruire les infrastructures détruites par les inondations.

AFP