google.com, pub-1826772013052564, DIRECT, f08c47fec0942fa0
Téranga Nature

APRÈS LES “RAYURES DU RÉCHAUFFEMENT”, VOICI LES “BIODIVERSITY STRIPES”, UN SYMBOLE DU DÉCLIN DE LA NATURE

APRÈS LES “RAYURES DU RÉCHAUFFEMENT”, VOICI LES “BIODIVERSITY STRIPES”, UN SYMBOLE DU DÉCLIN DE LA NATURE

Exit le bleu et le rouge. Inspirées des rayures du réchauffement, les “warming stripes”, l’expert Miles Richardson a développé les rayures de la biodiversité allant du vert au gris, signe de la perte de couleur et de biodiversité de la nature. L’objectif est de focaliser l’attention sur le déclin de la biodiversité, un phénomène beaucoup moins couvert médiatiquement que le réchauffement climatique. 

C’était en 2018. Le climatologue Ed Hawkins, un des auteurs du sixième rapport du Giec sur l’évolution du climat, créait les “warming stripes”, les “rayures du réchauffement” qui permettent d’un seul coup d’œil, de comprendre le réchauffement climatique. Ici pas de date, de chiffre, rien que des rayures de couleurs différentes. Du bleu au rouge, ces bandes, plus ou moins épaisses, reflètent l’augmentation des températures des années 1860 à aujourd’hui. “Les rayures climatiques d’Ed Hawkins ont bénéficié d’une énorme couverture médiatique”, observe Miles Richardson, professeur de “Humans factors and nature connectedness” à l’université de Derby au Royaume-Uni.

Partant de ce constat, l’expert a ainsi décidé, avec l’aide d’Ed Hawkins, de répliquer les “rayures du réchauffement” aux enjeux de la biodiversité avec les “biodiversity stripes”. “J’ai créé les bandes de biodiversité pour plusieurs raisons. Mon amour de la nature et ma tristesse face à son déclin. Et parce que je suis conscient que la perte de biodiversité reçoit beaucoup moins d’attention que le réchauffement climatique. Pourtant, ce sont deux problèmes cruciaux pour un avenir durable”, explique à Novethic Miles Richardson qui rappelle que le changement climatique est huit fois plus couvert médiatiquement que la perte de biodiversité.

La nature perd ses couleurs 

Le spécialiste s’est basé sur l’index Planète vivante, qui recense plus de 20 000 populations de 4 000 espèces sur la planète, pour former ses rayures. Ces dernières vont du vert au gris, s’inspirant des couleurs du Toucan. “Le déclin de la faune est une perte de vivacité et de couleur, le vert devient gris”, explique dans un communiqué Miles Richardson. Pour rappel, depuis les années 70, la population de mammifères, d’oiseaux, de poissons, d’amphibiens et de reptiles a baissé de 68 % en moyenne dans le monde.

“Le déclin de la biodiversité mondiale est un autre problème clé auquel nous devons nous attaquer, avec le changement climatique. Miles Richardson a magnifiquement redessiné les rayures climatiques pour représenter le déclin mondial des espèces et des populations”, a salué Ed Hawkins dans un tweet. En juillet dernier justement, un rapport de l’IPBES, la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, tirait la sonnette d’alarme sur les 50 000 espèces menacées dont dépend l’humanité.

Un déclin dû “au fait que notre approche actuelle des décisions économiques et politiques ne tient pas suffisamment compte de la diversité des valeurs de la nature”, déclarait Ana María Hernández Salgar, la Présidente de l’IPBES. Elle appelait à ne plus voir la nature uniquement comme une source de profit à court terme.

NVTC